COQUELICOTS, BLEUETS ET MARGUERITES
On dit que le myosotis et la rose sont des fleurs qui disent quelque chose.
Mais moi, j'aime les coquelicots et l'on me dit :
Mais, n'aimer que ça faut être idiot.
T'as peut-être raison, mais quand je t'aurai dit que pour moi,
c'est mon enfance que je revoie.
A la campagne, j'ai vécu, mais non nue, au milieu des champs de blé
parsemés de coquelicots et bleuets.
C'était un enchantement.
Le coquelicot, fleur fragile, éphémère,
ses pétales frémissant sous la brise matinale de l'été,
tombaient tels des tâches de sang.
Lorsque Mouloudji chanta cette chanson si romantique,
les images de ces champs de blé ne m'ont plus quittée.
Une autre fleur accompagna cette merveilleuse enfance.
Le bleuet.
Les bleuets, ces fleurs des champs,
que l'on admire au moment des moissons
lorsqu'ils fleurissent entre les blés,
côtoyant les épis et leurs têtes dorées,
faisaient avec les coquelicots
un magnifique duo.
Je me pris aussi de passion pour la marguerite
qui fleurissait, au soleil, au bord des fossés.
La marguerite est une reine.
J'aimais ses pétales blancs que nous
effeuillions comme les grands.
Je t'aime, un peu, beaucoup,
passionnément, à la folie,
point du tout.
Le coquelicot, la marguerite et le bleuet,
ces trois fleurs rassemblées nous faisaient
un beau bouquet.
Elles sont mes fleurs préférées.